
Les Différents Types de Dyslexie : Comprendre pour Accompagner
Les Différents Types de Dyslexie : Comprendre pour Accompagner La dyslexie est un trouble de l’apprentissage bien plus complexe qu’il
Accueil > Comprendre > Comment Repérer le Comportement d’un Dyslexique (Guide)
Les effets de la dyslexie sur la lecture et l’écriture sont bien connus.
Ce qui l’est beaucoup moins, c’est l’impact que peut avoir ce trouble sur le comportement d’un dyslexique : sentiment de décalage, problème de concentration, disputes récurrentes avec les parents, instabilité émotionnelle…
Que vous suspectiez une dyslexie ou que vous cherchiez à comprendre le comportement de votre enfant dyslexique, ce guide est fait pour vous.
Évaluez le risque de dyslexie en quelques minutes avec notre test inspiré du Bangor Dyslexia Test. Les réponses sont confidentielles et anonymes. Enfin, ce test ne remplace pas un diagnostic médical.
Le comportement d’un dyslexique varie selon les enfants, mais certaines caractéristiques reviennent fréquemment : repli sur soi, difficultés de concentration, impulsivité, procrastination face aux devoirs et résistance lors des moments de lecture. Ces comportements ne relèvent ni de la paresse ni d’un manque de volonté, mais traduisent une réelle souffrance liée aux apprentissages.
L’enfant dyslexique présente souvent une faible estime de soi, se perçoit comme « bête » malgré une intelligence normale, et manifeste une anxiété marquée face aux situations scolaires. On observe également des réactions émotionnelles intenses (pleurs, colères), une tendance à l’isolement social, et parfois de l’opposition ou de l’agressivité résultant de la frustration accumulée.
Les devoirs se transforment en conflits quotidiens épuisants pour toute la famille. L’enfant repousse le moment de travailler, se lève sans cesse, pleure ou s’oppose. Les parents oscillent entre culpabilité, impuissance et colère, créant un cercle vicieux où chacun se sent incompris et attaqué.
Au-delà des difficultés de lecture, certains signes doivent alerter : isolement croissant, refus systématique d’aller à l’école, plaintes somatiques fréquentes (maux de ventre, de tête), troubles du sommeil persistants, ou comportements d’évitement marqués. Un bilan orthophonique permet d’identifier rapidement les difficultés et d’éviter que la situation ne se dégrade.
Créez un cadre de lecture rassurant et valorisez chaque effort sans focaliser sur les erreurs. Communiquez avec bienveillance pour désamorcer les tensions, et apprenez ensemble à réguler les émotions. Avec un diagnostic précoce et des aménagements adaptés, le comportement d’un dyslexique s’apaise significativement et la qualité de vie familiale s’améliore.
La dyslexie, formée du grec dys qui signifie « sans » et de lexis qui signifie « mot », est un trouble du neurodéveloppement qui affecte la capacité d’un individu à automatiser l’apprentissage du langage écrit.
En d’autres termes, la dyslexie affecte l’ensemble des mécanismes qui permettent peu à peu la maîtrise de la lecture et de l’écriture.
Ce trouble reflète un développement et un fonctionnement cérébral différents. Pour autant, ce n’est ni une maladie ni un problème d’éducation ni un manque d’intelligence.
Ce trouble appartient au groupe des troubles spécifiques du langage et des apprentissages. Aux côtés de la dysorthographie et de la dyscalculie, il impacte bien plus que la lecture et l’écriture.
La dyslexie se manifeste par des difficultés à lire et écrire, malgré une intelligence normale et une scolarisation classique.
On observe par exemple :
Enfin, il est important de rappeler que la dyslexie concerne environ 6 à 8 % des élèves : ces enfants sont nombreux, et loin d’être des cas isolés.
Les enfants dyslexiques ont plus souvent tendance à être réservés, calmes, parfois même solitaires. Ils parlent moins en classe, osent moins prendre la parole et/ou se tiennent à distance des groupes.
Précisons tout de suite une chose :
Cet isolement n’est absolument pas lié à un rejet volontaire, mais à un sentiment de décalage vis-à-vis des autres enfants.
Et ce repli sur soi n’est pas sans conséquences :
Le manque d’échanges limite la pratique du langage. Cela renforce leur sentiment de différence et crée un cercle vicieux
Les enfants dyslexiques peuvent également avoir des difficultés à se concentrer ou à rester attentifs.
En effet, environ 1 enfant dyslexique sur 3 présente également un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
Concrètement, les enfants dyslexiques peuvent :
Ils ont tendance à se laisser facilement distraire par un bruit extérieur, oublier et perdre souvent leurs affaires, passer d’une activité à une autre rapidement et manquer de persévérance dans les situations nécessitant une attention soutenue.
Ces difficultés peuvent s’expliquer par le TDAH associé et/ou par la fatigue cognitive résultant de l’effort constant de déchiffrage chez l’enfant dyslexique.
Ils répondent trop vite aux sollicitations, agissent avant de réfléchir, ont du mal à attendre leur tour dans les jeux ou pour prendre la parole.
En lecture, cela peut se manifester par la tendance à deviner un mot après avoir lu seulement son début (par exemple, lire « mairie » au lieu de « maison » car le mot est plus fréquent).
Enfin, cette impulsivité peut également les conduire à prendre des risques comme ne pas regarder avant de traverser la route.
Tout cela est souvent lié à un “défaut d’inhibition”, c’est-à-dire une difficulté à freiner une réponse automatique pour prendre le temps de réfléchir.
Incapables de tenir en place, ils se tortillent sur leur chaise, se lèvent sans permission, courent beaucoup, etc. Cette agitation peut là encore résulter du TDAH et/ou de la fatigue liée à la dyslexie
De nombreux qualificatifs désobligeants peuvent être utilisés par des adultes pour qualifier ces enfants qui ont avant tout besoin de soutien :
Il est essentiel de faire preuve de tolérance, de compréhension et de patience avec les enfants dyslexiques et/ou TDAH. Ils ne sont pas responsables de leurs troubles neurodéveloppementaux et peuvent être profondément affectés par les commentaires négatifs.
Bien que les dictées des enfants dyslexiques soient catastrophiques, que les lectures soient lentes et hachées et que leurs copies soient remplies de corrections, ces enfants disposent d’une intelligence tout à fait dans la norme.
Pour autant, le système scolaire ne valorise pas la manière dont leur cerveau fonctionne, et de ce fait, beaucoup d’enfants dyslexiques en viennent à se dire qu’ils sont “nuls” ou “bêtes”.
D’autant plus que cette impression peut être renforcée lorsque l’entourage renvoie, même involontairement, des messages comme “tu ne fais pas assez d’efforts”, “tu ne te concentres pas”, “tu pourrais mieux faire si tu voulais vraiment”.
L’enfant intériorise alors l’idée que le problème vient de lui, de sa personnalité, de sa valeur, et non d’un trouble qui nécessite des aménagements et une autre façon d’apprendre. Ce sentiment d’infériorité peut être très douloureux et marquer durablement l’estime de soi.
Les enfants dyslexiques ont tendance à être significativement plus stressés et avoir plus de difficultés émotionnelles, et ce, tout au long de leurs années scolaires.
Concrètement, ce stress peut se traduire par des troubles du sommeil et diverses plaintes somatiques liées à l’anxiété :
Au-delà de ces difficultés, l’environnement joue un rôle majeur dans la fragilisation de l’estime de soi.
En effet, malgré une intelligence normale, l’enfant se trouve dans l’incapacité de répondre aux attentes de son entourage. Les encouragements maladroits comme « essaie plus fort » génèrent une frustration profonde. Celle-ci se transforme progressivement en sentiment d’inadéquation et d’échec.
Par ailleurs, certaines recherches suggèrent que les enfants dyslexiques pourraient ressentir et exprimer les émotions avec une intensité accrue.
Cette sensibilité émotionnelle fait d’eux des enfants particulièrement empathiques et attentifs aux autres, mais aussi plus vulnérables sur le plan anxieux et dépressif.
Ces difficultés cumulées peuvent avoir des répercussions graves :
L’absence de diagnostic et de solutions éducatives et psychologiques adaptées augmente le risque d’échec scolaire. Combiné au mal-être émotionnel, cela peut conduire à des comportements à risque, des difficultés d’insertion sociale et, dans les situations les plus critiques, à des conduites antisociales, une dépression sévère, voire des passages à l’acte suicidaire.
Pour certains enfants, la souffrance peut se manifester par des provocations, des refus d’obéir, des réponses agressives, des conflits répétés avec les adultes ou les camarades.
Il est essentiel d’expliquer clairement que ces comportements ne font pas partie de la dyslexie en tant que telle. La dyslexie est un trouble spécifique de la lecture et de l’écriture, pas un trouble du comportement.
Ces attitudes d’opposition ou de transgression apparaissent plutôt comme des conséquences possibles d’un parcours scolaire très douloureux :
Pour certains jeunes, refuser les règles ou rejeter l’école devient une façon maladroite d’exprimer une colère et une souffrance accumulées depuis des années.
La dyslexie n’affecte pas seulement les notes, elle impacte aussi la façon dont l’enfant se sent en lien avec les autres. Les enfants dyslexiques se sentent généralement moins proches de leurs professeurs que leurs camarades.
Ils peuvent avoir l’impression d’être traités injustement :
Avec les autres élèves, la différence de niveau dans les matières écrites (français, langues vivantes, histoire…) peut devenir un sujet de moquerie.
En effet, un mot mal lu, une faute qui provoque des rires, une copie rendue en retard exposent l’enfant aux moqueries et au harcèlement.
Tout cela fragilise encore leur confiance en eux, les amène parfois à éviter la lecture à voix haute, le travail en groupe, les jeux de société impliquant la lecture… contribuant ainsi à leur isolement.
Pour beaucoup d’enfants dyslexiques, l’école et les devoirs deviennent synonymes de fatigue et d’échecs répétés.
Lire un texte, recopier une leçon, faire un simple exercice leur demandent bien plus de temps et d’énergie qu’aux autres élèves… Et dans le même temps, leurs cahiers accumulent les ratures, les corrections leur rappelant constamment leurs difficultés.
Il n’est alors pas étonnant qu’à la maison, les moments de devoirs se transforment fréquemment en conflits : l’enfant repousse le moment de s’y mettre, se lève sans cesse, traîne et proteste.
Si cette attitude peut facilement passer pour de la paresse ou un manque de volonté, la réalité est tout autre :
Chaque devoir ravive la peur de se tromper, d’être trop lent, de décevoir une fois de plus.
L’anticipation de ces échecs brise toute motivation et abîme profondément le lien que l’enfant entretient avec l’école… mais aussi, malheureusement, la relation avec ses parents.
Au-delà des difficultés scolaires, la dyslexie impacte profondément la dynamique familiale. Les devoirs deviennent un champ de bataille quotidien où tensions et incompréhensions s’accumulent. Cette situation crée un cercle vicieux dont il est difficile de sortir sans aide extérieure.
La dyslexie met également la relation parent-enfant à rude épreuve. Les soirées sont rythmées par des devoirs qui s’éternisent, des pleurs, des colères et des refus catégoriques de travailler : une situation qui épuise profondément toute la famille.
D’un côté, l’enfant se sent incompris, « toujours grondé », jamais à la hauteur des attentes.
De l’autre, les parents se sentent impuissants face aux difficultés de leur enfant, parfois même en colère devant ces refus répétés.
Dans ce climat tendu, les adultes peuvent, sans le vouloir, multiplier les critiques (« tu ne fais aucun effort »), les comparaisons avec les frères et sœurs ou les camarades, voire les punitions.
Ces mots, souvent prononcés sous le coup du stress et de la frustration, renforcent pourtant la honte et l’anxiété de l’enfant.
On entre alors dans un cercle vicieux destructeur :
Comprendre ce qu’est la dyslexie est une première étape indispensable. Mais, à elle seule, cette prise de conscience ne suffit pas toujours à apaiser le quotidien.
Dans un second temps, on a besoin d’apprendre à communiquer autrement avec son enfant. On met des mots sur ce que chacun vit, on parle des tensions, on dit ce qui fait mal. Petit à petit, cela permet de désamorcer les conflits et apaiser les situations.
Vient ensuite une troisième étape : apprendre à réguler ses émotions et ses comportements, autant chez l’enfant que chez le parent. Cela signifie, pour le parent, travailler sur sa propre frustration, apprendre à ne pas exploser, à se calmer avant de répondre.
Nous savons que ce n’est pas simple. C’est un vrai travail sur soi, qui demande du temps, de l’énergie et du soutien.
Mais ces efforts ne sont pas vains :
Ils permettent peu à peu d’apaiser la relation et de redonner à chacun, parent comme enfant, un sentiment de compétence, de respect et de dignité.
Les difficultés de lecture apparaissent surtout à l’école primaire, mais certains signes peuvent alerter plus tôt.
Pour identifier objectivement les éventuelles difficultés de votre enfant, vous pouvez vous référer aux seuils mis en place par l’Éducation nationale :
Pour un élève de CM2, on peut observer (page 24) qu’en dessous de 109 mots lus, l’enfant est considéré en difficulté. Il en est de même en dictée si moins de 8 sur 12 mots sont correctement écrits.
Chez l’adulte, la dyslexie ne se résume pas à “ne pas savoir lire”. La plupart lisent correctement, mais restent plus lents, plus fatigables ou moins à l’aise face à de longs textes. Les difficultés se situent souvent au niveau de la mémoire de travail, du traitement des sons et de la vitesse de traitement visuel.
Concrètement, cela peut se traduire entre autres par :
Cette différence entre de bonnes capacités de raisonnement et des difficultés pratiques peut générer beaucoup de frustration, de honte ou de perte de confiance en soi.
Pourtant, de nombreux adultes dyslexiques disposent d’une pensée créative, d’un excellent raisonnement verbal et d’une forte capacité d’adaptation. L’enjeu est de repérer ce profil pour adapter l’environnement de travail plutôt que de culpabiliser la personne.
Le soutien de la famille joue un rôle majeur dans l’accompagnement d’un enfant dyslexique. L’objectif n’est pas de « faire la classe après la classe » ou de remplacer les professionnels, mais de créer un environnement de lecture plus serein et moins anxiogène.
Concrètement, voici quelques pistes pour accompagner votre enfant au quotidien :
L’idée centrale : faire de la lecture un moment accompagné et soutenant, où l’enfant se sent en sécurité pour essayer, se tromper et progresser à son rythme, sans jugement en maximisant le plaisir.
Dès que les difficultés de langage ou de lecture vous inquiètent, il est utile d’en parler à votre médecin et de demander un bilan orthophonique. Plus l’on agit tôt, plus on peut mettre en place des aides et éviter que les difficultés ne s’installent.
Les professionnels posent le diagnostic précis de dyslexie seulement après le début des apprentissages de la lecture (vers la fin du CE1), mais on peut déjà repérer des fragilités avant et proposer un suivi. Selon les besoins, d’autres examens peuvent compléter le bilan orthophonique : vue, audition, bilan neuropsychologique ou psychomoteur, notamment quand on suspecte d’autres troubles associés.
La dyslexie ne « guérit » pas avec des médicaments ni avec des méthodes miraculeuses. En revanche, on peut réellement réduire son impact grâce à des interventions éducatives et rééducatives ciblées.
Le cœur du travail repose sur des exercices qui apprennent à mieux entendre les sons, les combiner et les relier aux lettres. On utilise à la fois des activités très guidées (décoder pas à pas les mots) et des jeux de sons plus indirects (découper les mots en syllabes, repérer la place d’un son).
Parallèlement, une rééducation visuelle avec un orthoptiste peut s’avérer bénéfique pour travailler sur les mouvements oculaires et la coordination visuelle nécessaires à la lecture.
Avec l’âge, des outils de compensation peuvent aussi aider : livres audio, synthèse vocale, ordinateur… L’objectif n’est pas d’effacer la dyslexie, mais de permettre à la personne de lire, d’apprendre et de réussir malgré cette particularité.
La dyslexie influence profondément le comportement d’un dyslexique, bien au-delà des difficultés de lecture et d’écriture.
Entre stress chronique, baisse d’estime de soi et tensions familiales, ces enfants vivent un quotidien éprouvant.
Pourtant, avec un diagnostic précoce, des aménagements adaptés et un accompagnement bienveillant, il est possible de transformer leur parcours.
Reconnaître et comprendre le comportement d’un dyslexique, c’est leur offrir les clés d’une scolarité plus sereine et d’un avenir épanoui
Prenez en photo ses devoirs et obtenez une version adaptée à sa dyslexie, plus claire et plus agréable à lire.

Les Différents Types de Dyslexie : Comprendre pour Accompagner La dyslexie est un trouble de l’apprentissage bien plus complexe qu’il

Un guide pour vous aider à mieux comprendre la dyslexie et à découvrir comment y faire face pas à pas.

Comment un enfant dyslexique perçoit-il les mots ? Explications simples et solutions concrètes pour l’aider à mieux lire.

Dyslexie lexicale : difficulté à reconnaître les mots écrits. Symptômes, causes génétiques et neurologiques, et solutions concrètes pour améliorer la
De grandes personnalités sont dyslexiques. Découvrez leurs parcours inspirants et comment la dyslexie peut devenir une force.

Il existe plusieurs formes de dyslexie. Découvrez leurs différences et comment adapter l’aide à chaque profil d’enfant.

Doctorante en sciences cognitives, Université Claude Bernard Lyon 1
Camille mène des recherches sur les adaptations visuelles des textes pour faciliter la lecture des enfants. Autrice de publications scientifiques et intervenante universitaire, elle traduit les avancées de la recherche en solutions concrètes pour une lecture plus accessible et inclusive.
Découvrez des conseils pratiques pour accompagner votre enfant, l’aider à mieux lire et à retrouver confiance en ses capacités.