Les lunettes pour dyslexique : une solution controversée
Les lunettes pour dyslexiques sont-elles vraiment efficaces ? On fait le point sur les études et les alternatives qui fonctionnent.
Quand un enfant semble avoir des difficultés à lire et écrire, on peut légitimement se poser la question d’une possible dyslexie.
Il est alors important d’agir afin de limiter le retard d’apprentissage et permettre la meilleure scolarité possible. Face à cette urgence, il est parfois difficile de trouver des informations sur les symptômes, le diagnostic, les aides…
Aujourd’hui, je vous propose un guide simple pour vous aider à mieux comprendre ce trouble et à découvrir comment y faire face.
Rédigé par
Florian Gabriele
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Trouble du neurodéveloppement affectant durablement la lecture et l’écriture. Ce n’est ni une maladie ni un manque d’intelligence, mais une différence de traitement cérébral. Elle touche 6 à 8% des élèves français.
Confusions entre lettres proches (b/d, p/q), inversions de syllabes, ajout ou oubli de lettres, lecture lente et hésitante, orthographe défaillante, fatigue excessive lors de la lecture et l’écriture.
Oui, la composante génétique représente 70 à 80% du risque. Un parent dyslexique augmente les chances chez l’enfant, bien que des facteurs environnementaux influencent aussi son développement.
Le diagnostic formel intervient fin CE1, quand la lecture devrait être maîtrisée. Des signes d’alerte apparaissent dès la maternelle : difficultés de langage oral, problèmes phonologiques. Le bilan orthophonique confirme.
Le PAP propose des aménagements pédagogiques sans reconnaissance de handicap. Le PPS (via MDPH) offre des aides renforcées : matériel adapté, accompagnant AESH, tiers-temps aux examens, supports personnalisés.
Elle ne disparaît pas, mais la rééducation orthophonique et les méthodes adaptées améliorent significativement lecture et écriture. Les aménagements scolaires et outils de compensation (livres audio, logiciels) facilitent l’apprentissage quotidien.
La dyslexie, formée du grec dys qui signifie « sans » et de lexis qui signifie « mot », est un trouble du neurodéveloppement qui affecte la capacité d’un individu à automatiser l’apprentissage du langage écrit. En d’autres termes, la dyslexie affecte l’ensemble des mécanismes qui permettent peu à peu la maîtrise de la lecture et de l’écriture.
Ce type de trouble correspond à une manière différente pour le cerveau de se développer et de fonctionner sans que ce soit une maladie ou un manque.
Comprendre et accepter cela est particulièrement important.
En effet, cela change non seulement notre regard sur ces troubles, mais aussi celui des enfants qui peuvent ainsi se construire une image positive d’eux-mêmes tout en bénéficiant du soutien nécessaire.
Aujourd’hui, 6 à 8 % des élèves en France pourraient être dyslexiques.
Il n’est pas possible d’avoir une représentation réaliste de la manière dont voit une personne dyslexique.
Les exemples ci-dessous sont donc des simulations fictives, inspirées de descriptions présentes dans la littérature, mais qui ne reflètent pas l’expérience de toutes les personnes dyslexiques.
Nous les proposons uniquement dans un but pédagogique, pour aider à imaginer certaines difficultés possibles de lecture, en gardant bien en tête que chaque personne vit la dyslexie à sa manière.
Chez les enfants, la dyslexie peut se manifester, entre autres, par :
Résultats ?
Les personnes présentant une dyslexie ont généralement une lecture lente et hésitante ainsi que des difficultés orthographiques.
Et chez les adultes ?
Chez l’adulte, la dyslexie ne se traduit pas forcément par des difficultés majeures de lecture. En effet, la plupart lisent correctement, mais peuvent être plus lents ou moins à l’aise face à de longs textes.
Les manifestations concernent surtout la mémoire de travail, l’organisation et la fatigue cognitive :
Enfin, ces difficultés contrastent souvent avec une bonne intelligence et une pensée créative.
Ces difficultés quotidiennes peuvent avoir un retentissement important sur le bien-être de votre enfant. Face à des tâches qui semblent simples pour ses camarades, il peut progressivement développer :
La bonne nouvelle ?
La compréhension de ce trouble et la mise en place d’un accompagnement adapté permettent de protéger les enfants dyslexiques d’éventuels troubles émotionnels.
De plus :
Si les défis en lecture et en écriture sont bien réels et persistent toute la vie, la dyslexie n’empêche pas votre enfant de réussir sa scolarité et de s’épanouir.
Avec un accompagnement adapté et précoce, la grande majorité des enfants dyslexiques développent des capacités de lecture et d’écriture satisfaisantes.
Beaucoup de personnes avec une dyslexie présentent des forces remarquables dans d’autres domaines :
Votre rôle n’est pas de « guérir » votre enfant, mais de l’accompagner pour qu’il développe des stratégies efficaces et construise une image positive de lui-même.
Il pourra ainsi progresser dans ses apprentissages scolaires, puis s’épanouir dans sa vie professionnelle, tout en renforçant son équilibre émotionnel.
Oui, la dyslexie a une forte composante héréditaire et peut se transmettre d’un parent à l’enfant. Les estimations actuelles suggèrent que la génétique pourrait représenter 70 à 80 % du risque de développer ce trouble.
Précisons toutefois que certains facteurs environnementaux peuvent également jouer un rôle et que la dyslexie n’est pas un signe de manque d’intelligence.
Les recherches montrent que la dyslexie serait liée à des anomalies congénitales dans le développement du cerveau, en particulier dans l’hémisphère gauche.
Ces zones sont impliquées dans le langage, la production des sons et la parole, ainsi que dans les interconnexions entre ces fonctions. Un cumul de variations génétiques peut augmenter le risque de dyslexie, sans qu’il existe un « gène unique » responsable.
Si vous soupçonnez une dyslexie chez votre enfant, commencez par consulter au plus vite votre médecin généraliste ou un pédopsychiatre. Ce dernier pourra faire un bilan clinique sur le développement de son patient et voir s’il faut entamer une démarche de diagnostic.
Le cas échéant, il pourra vous orienter pour la réalisation d’un bilan orthophonique. Obtenir ce diagnostic est primordial dans la mesure où il permet de déployer la meilleure stratégie pour faire face aux difficultés de l’enfant.
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Mais quels sont les éléments qui peuvent laisser suspecter une dyslexie ?
Si la lecture est un indicateur évident pour déceler la dyslexie chez les enfants, d’autres signes peuvent permettre un repérage en amont de son apprentissage :
Aujourd’hui, on sait que la dyslexie n’est pas un trouble qui se découpe en catégories fixes, mais un trouble multifactoriel : plusieurs causes se combinent et entraînent une grande variabilité de symptômes et d’intensité des difficultés d’un enfant à l’autre.
Dans ce contexte, certains termes sont utilisés pour décrire les profils de difficultés que l’on peut observer lors du bilan orthophonique :
Ces termes ne décrivent pas des « boîtes » rigides dans lesquelles on rangerait les enfants, mais des profils de difficultés qui permettent de mieux comprendre ce qui se passe pour eux et d’adapter les aides et les prises en charge.
Pour apporter le meilleur suivi, il est nécessaire de bien spécifier la nature des difficultés, mais surtout, toute difficulté supplémentaire. En effet, il peut arriver qu’un enfant soit concerné par plusieurs troubles des apprentissages simultanément. Ces troubles incluent :
Tout d’abord, un enfant ayant des difficultés scolaires durables liées à un ou plusieurs troubles des apprentissages (dyslexie, dysphasie, dyspraxie…) peut bénéficier d’un plan d’accompagnement personnalisé (PAP), et ce, sans reconnaissance du handicap. Ce dispositif permet de mettre en place des aménagements et des adaptations pédagogiques :
Mais ce n’est pas tout !
La dyslexie peut constituer un handicap, tout comme d’autres troubles dys, au titre de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Concrètement, une dyslexie diagnostiquée peut ouvrir des droits via la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), notamment :
Aucun médicament ni thérapie spécifique (comme les exercices visuels ou auditifs) ne permet de faire disparaître la dyslexie.
Cependant, des solutions efficaces existent :
L’approche la plus efficace repose sur un accompagnement pédagogique adapté qui aide la personne dyslexique à améliorer sa reconnaissance des sons et des mots.
Cet accompagnement s’articule généralement autour de plusieurs méthodes :
Le parcours demande du temps, de la patience et de la persévérance, mais les progrès sont réels. Votre soutien, votre compréhension et votre confiance en ses capacités sont des piliers essentiels pour aider votre enfant à surmonter ses difficultés et à révéler tout son potentiel.
La dyslexie est un trouble du neurodéveloppement qui affecte la lecture et l’écriture, touchant 6 à 8% des enfants en France. Si votre enfant présente des difficultés persistantes pour déchiffrer, confond des lettres ou des sons, ou montre une lecture lente et hésitante, n’hésitez pas à consulter rapidement : un diagnostic précoce permet de mettre en place les aides nécessaires.
Avec un accompagnement adapté (rééducation orthophonique et aménagements scolaires via un PAP ou un PPS), votre enfant peut progresser et développer des stratégies efficaces pour compenser ses difficultés.
Rappelez-vous : la dyslexie ne remet jamais en cause l’intelligence, et de nombreuses personnes dyslexiques développent des forces remarquables dans d’autres domaines. Vous n’êtes pas seul·e dans ce parcours, et chaque petit pas compte pour aider votre enfant à s’épanouir.
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Maître de conférences en Psychologie et sciences cognitives à l'Université Lyon 2
Eddy Cavalli étudie le fonctionnement du langage, de la lecture et des troubles neurodéveloppementaux, en particulier la dyslexie. Psychologue cognitif et chercheur en neurosciences, il analyse à la fois les difficultés de lecture et les stratégies que l’on peut développer pour les compenser. Ses travaux vont de la modélisation de l’apprentissage de la lecture au développement d’outils de dépistage et d’intervention, en s’appuyant sur des approches variées (tests, études de cas, modélisation) et sur l’étude du cerveau en action (EEG, MEG, IRM).
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